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Irreversible: « Les Australiens sont plus sophistiqués qu’ils en ont l’air »

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PHENOMENAL FASHION

Irreversible: « Les Australiens sont plus sophistiqués qu’ils en ont l’air »

Ne vous laissez pas avoir par le nom français : IRREVERSIBLE vient de l’hémisphère opposé, tout droit d’Australie. Clare, sa fondatrice, a contacté les bureaux de Please un jour, et c’était le coup de foudre : Irréversible est un concept unique, une boutique vintage qui regroupe les pièces les plus extravagantes et les revend en ligne. Vous rêviez des sweats Looney Tunes de Castelbajac ? de lunettes Versace retro ? d’accessoires Moschino nineties ? Ne cherchez plus : Clare, collectionneuse de vintage depuis plus de dix ans, déniche le meilleur du vintage à travers le monde et met en avant ses trouvailles sur son e-shop coloré. Découvrez la plus belle sélection vintage qu’on ait jamais vue !

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Qu’est ce qui t’a poussé à créer ta propre boutique vintage ?

J’ai très tôt adoré le vintage, depuis mon adolescence. A l’époque, le vintage n’était pas trop en vogue. J’ai fait une école d’art, et quand j’ai fini mes études je me suis dit que ce serait bien que je commence à gagner ma vie tout en me spécialisant dans l’art vidéo. J’ai ouvert une boutique eBay alors que j’avais un boulot à plein temps d’assistant vidéo. C’était juste un projet secondaire, mais on s’est rendus compte qu’il y avait une grosse demande et qu’on vendait à des créateurs qui s’en servaient comme inspiration. Au fur et à mesure du temps je suis devenue plus ambitieuse, j’achetais des pièces toujours plus folles et plus rares. Puis j’ai perdu mon travail, et j’ai pris ça comme une occasion de transformer tout ça en quelque chose de vraiment cool et de lancer ma propre boutique. Jusqu’ici j’ai été vraiment surprise du succès que ça a eu, on a eu des retours très positifs et j’espère qu’on peut avoir une influence sur le paysage mode de l’Australie. Les Australiens ont tendance à être assez critiques de la scène mode d’ici, mais je pense qu’on est plus sophistiqués qu’il y paraît.

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Vêtements vintage via irvrsbl.com

Comment sélectionnes-tu le contenu de ton e-shop ? Y a t-il des créateurs particuliers dans ton viseur ?

Je n’y pense pas de façon trop consciente, je vois simplement quelque chose qui me plaît et je l’achète. Il y a bien sûr des pièces qui se vendent très bien et donc que je recherche particulièrement. Par exemple, l’imprimé Zucca de Fendi ; je ne sais pas pourquoi mais les gens en sont fous en ce moment. J’ai eu 3 ou 4 mêmes paires de jeans Fendi en stock et il se vend toujours très rapidement, alors je suis toujours aux aguets. Le Chanel vintage se vend aussi très bien, on n’en a pas eu beaucoup mais ça part toujours très vite. Les années 1995 et 1996 étaient particulièrement intéressantes, et j’ai acheté pas mal de Chanel vintage ces derniers jours. En ce moment je suis à fond dans les pièces Jean Paul Gaultier et Junior Gaultier, j’en ai pas mal qui vont bientôt arriver sur le site. Si c’est quelque chose de fun ou d’inhabituel c’est toujours un OUI automatique pour moi, quelle que soit la marque. J’adore aussi Gianni Versace. Ses meilleures pièces sont vraiment inégalables.

La chasse au vintage est souvent une expérience sensorielle, où l’on touche les vêtements, creuse dans les bacs… Pourquoi choisir de dématérialiser l’acte en optant pour l’e-shop ?

On essaie de contrebalancer le fait que les gens ne peuvent pas se rapprocher et toucher les vêtements en donnant des descriptions hyper précises sur les pièces proposées à la vente. Par exemple, on essaie de décrire les vêtements le plus possible, et de fournir des photos zoomées sur les matières et les éventuelles imperfections. D’un côté, ça peut être un assez gros challenge de vendre du vintage en ligne, parce que certaines choses qui fonctionnent bien en vrai ne rendent pas à l’image : par exemple, les matières à petits carreaux ou à tout petits imprimés ne rendent jamais aussi bien en photo qu’en vrai. En vérité la vente en ligne nous correspond bien, pour plusieurs raisons, la première étant que le vintage que nous vendons est très de niche. Je suis basée en Australie, et je ne sais pas si nos pièces perceraient sur le marché. En vendant en ligne, on peut touche à une clientèle mondiale ; et pour le moment, 80% de nos ventes se font vers l’étranger. Côté business, il y a moins de frais, comme le loyer, ce qui nous permet de proposer des prix plus attractifs. Personnellement, j’ai toujours préféré travailler en décalé et de nuit, donc ça me correspond aussi. En plus de tout ça, on est assez calés en digital, que ce soit pour réaliser les photos des produits ou de concevoir le site web, alors que je n’ai aucune idée des procédures à suivre pour ouvrir une vraie boutique !

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Vêtements vintage via irvrsbl.com

Où trouves-tu tes plus belles pièces?

En Europe ! Toujours.

Ta trouvaille préférée ?

Mon chouchou du moment est une combi Junior Gaultier, qui ressemble à un pantalon surdimensionné. En fait, le pantalon de la combi monte jusqu’aux aisselles et a une fermeture éclair hyper longue. Je ne l’ai pas encore mise en ligne, mais c’est de loin une des pièces les plus intéressantes que j’aie trouvées. J’adore aussi une de nos robes Moschino Couture : elle est issue de la collection « Cruise Me Baby » et le haut de la robe ressemble à un gilet de sauvetage. Il y a un sifflet intégré qui marche, et il y a aussi une lumière avec une batterie, mais je ne suis pas assez calée en électricité pour savoir si elle marche !