Le lendemain des élections

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PHENOMENAL FASHION

Le lendemain des élections

Cette série mode a été shootée le 10 Novembre 2016, le lendemain des élections présidentielles américaines. La styliste new-yorkaise Heather Newberger se souvient du jour où tout a changé – et de comment son équipe a décidé de transformer sa douleur en énergie créative.

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Veste et solaires, Karen Walker. Chemise, Coach. Combi, Kurt Lyle. Bottes, Modern Vice.

Veste, Maison Kitsuné. Chemise et pull, Coach. Pantalon, CourtShop. Bottes, Modern Vice. Collier, personnel. / Chemise en soie, Equipment.

Manteau, THII. Collants, & Other Stories. Baskets, personnel.

Veste et solaires, Karen Walker. Chemise, Coach. Collier, personnel. / Sweat, Maison Kitsuné. Jupe plissée, Orla Kiely.

Veste et solaires, Karen Walker. Chemise, Coach. Combi, Kurt Lyle.

Sweat, Maison Kitsuné. Collier, Lady Grey. Jupe plissée, Orla Kiely. Chaussettes, Cos. Bottines, Isa Tapia. / Manteau, THII. Chemise, COACH. Solaires, Karen Walker. Jupe, Maison Kitsuné.

Chemise en soie, Equipment. Jupe, Maison Kitsuné.

Le lendemain des élections, il faisait 17 degrés et le ciel était nuageux. A Greenpoint, Brooklyn, des feuilles mouillées recouvraient les rues paisibles du quartier, laissant des traces hasardeuses sur le trottoir.

Le matin de la veille, les voisins se saluaient en se serrant la main, se jetant des regards entendus. « Tu es allé voter? » « Tu as vu cet autocollant? » On était tous si fiers de nous-mêmes. « On a enfin brisé le plafond de verre! », une attachée de presse m’avait écrit, et je lui ai répondu avec un emoji de pouce levé et un drapeau américain. Pouvais-je me souvenir d’une autre occasion où j’aurais pu allier ces deux symboles? Il n’y avait personne qui n’était pas convaincu que non.

Ils disent qu’après la fin d’une relation, il est important de faire son deuil. Sans cette période de deuil, impossible de pouvoir commencer à guérir.

Mais le lendemain, nous avons essayé. Le visage rouge et bouffi, nous nous sommes retrouvées toutes les six à l’appartement de Tawni et avons discuté des dernières 48h dans son salon. Où étais tu quand…? Avec qui étais-tu? Difficile de ne pas voir un parallèle entre ces questions et celles que je demandais à mes parents quand, plus jeune, ils me racontaient les tragédies politiques dont ils ont été témoins, il n’y a finalement pas si longtemps.

C’est facile de laisser libre cours à la haine. D’être en colère et de crier. De pointer du doigt à la place de poser des questions, de penser qu’il y a deux camps, et que le deuxième a tort.

Mais ce jeudi-là, nous avons mobilisé notre peine pour créer, et non pas détruire. Nous avons travaillé ensemble, et nous avons laissé notre inspiration nous guider les unes les autres. On ne s’est pas demandées ce qui allait arriver. On n’a pas eu peur du futur.

Hillary Rodham Clinton, on te salue. On espère que tu pourras inspirer les femmes pour qu’elles travaillent ensemble, vu qu’il n’y a clairement pas d’autre solution.