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Her first EP L'été meurtrier was released in 2018 and available everywhere

Cover girl : Regina Demina

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INCREDIBLE ART

Cover girl : Regina Demina

Découvrez l’interview exclusif de notre cover girl, disponible dans cet issue Pleace Dance Club!

Nouvelle figure de la scène parisienne, Regina Demina est une artiste complète qui mêle danse, scénographie et musique. En accord avec sa féminité, elle casse les codes de la bienséance et nous raconte ses histoires sans tabou! Rencontre dans l’intimité de son appartement…

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1.Comment L’histoire commence?

Je suis arrivée à Paris quand j’avais 5 ans, je suis moitié Russe moitié Ukrainienne. J’ai grandi en banlieue dans une cité, j’ai fait des études jusqu’à la terminale. J’ai commencé à bosser très jeune, à 17ans je faisais du mannequinat et j’ai fait du « Pole Dance » pendant 5 ans pour payer mes études de théâtre.

2. C’était un peu l’école de la vie?

C’est la meilleure école de théâtre que j’ai faite! Même si j’ai payé mes cours de théâtre en faisant ce métier, paradoxalement c’était ça la meilleure école, t’es directe en représentation, tu es sur une scène et tu dois incarner toutes ces différentes femmes. Cela m’a permis de m’émanciper, très vite je faisais mes chorégraphies moi même!

3. Une forte personnalité pour tout quitter à 17ans…

Je ne le disais pas avant mais maintenant que j’ai eu mon diplôme d’art contemporain qui équivaut a un bac plus 7 et que j’ai reçu des prix d’art contemporains, je peux le dire sans que les gens me « Black List » parce c’était le cas avant! Je me suis beaucoup fait stigmatiser dans toutes les écoles de théâtres, par des directeurs d’écoles notamment . Ça reste de la danse pour moi, mais en France, le « Pole Dance » c’est mal vu.

J’ai envie de me transformer! La corporalité c’est important, de pouvoir sortir de soi!

4. Les français adorent critiquer les jeunes artistes…surtout si tu es a contre courant de leurs idées!

J’ai pas envie de me durcir et de m’empêcher d’être « girly » ou d’être trop maquillée! Avoir un look trop féminin pose problème, ça suffit à ce que les gens te mettent dans une case. En France, on te critique si t’es jeune et que tu réussis mais si t’es une femme c’est la cerise sur le gâteau! Soit les mecs ne te prennent pas au sérieux, soit les filles, qui sont souvent plus cinglantes et vulgaires, vont dire que t’as réussi en couchant! Quand je vois une fille qui assume sa féminité, je n’ai qu’une envie c’est de devenir amie avec elle, pas de la haïr…

5. Tu as l’air d’avoir la tête sur les épaules et de savoir ce que tu fais..

J’essaye de cultiver tout ce qu’on m’a reproché! On m’a reproché qu’il ya avait trop de musique dans mes pièces, du coup je me suis mis a faire plus de musique! On m’a dit aussi que je dansais trop sur scène… j’ai vécu principalement de la danse diverse et variée pendant quasiment 10ans, je fais de la musique, objectivement il y a un lien avec le corps. La danse c’est mon socle de tout ce que je fais.

6. Est ce que t’a aidé d’être diplômée du Fresnoy, studio national des arts contemporains?

Oui cela m’a permis d’avoir un diplôme, d’être crédible en tant qu’artiste mais surtout cela m’a aidé à me faire naturaliser française! Depuis 9 mois maintenant, ça a mis des années de paperasse! C’est de la torture mentale! Ils demandent des papiers qui n’existent pas et finalement je l’ai eu pour une raison débile…Le mec du ministère de l’intérieur m’a dit au téléphone qu’ils étaient très content de naturaliser des artistes, qu’il m’avait vu dans un clip d’Oxmo Puccino où je jouais une lycéenne rebelle! Le morceau s’appellait « Une Chance »!

J’ai continué à danser pour des spectacles. Quand j’ai eu ce prix, j’ai reçu une somme d’argent qui m’a permise de m’acheter du matériel pour faire de la musique chez moi. J’ai commencé a enregistrer une reprise du morceau Tandem de Vanessa Paradis, pour un show sur lequel je devais danser, ce qui m’a permis de signer assez vite sur le label Kwaidan Records et j’ai sorti mon premier EP « l’été meurtrier » en 2018.

7. Quel est ton rapport avec la nuit ? Cela t’inspire dans ta création ?

Je fais des crises d’insomnie qui me décale totalement depuis que j’ai 12 ans, je suis une chauve souris parfois pendant des semaines/J’adore les oiseaux de nuit, qui deviennent mes muses et amis, j’aimes l’eclat  et la fragilité du m’a-tu-vu… 

Toutes ces ambivalences nourrissent aujourd’hui  profondément  mon  travail. J’aime la nuit, j’aime écrire, travailler, et lire la nuit chez moi, danser sur de la musique répétitive trop forte…ayant dansé pour vivre dans des clubs pendant des années ,mon rapport a la nuit est passionnel: ça m’a influencé musicalement  tant pour la musique rave, que celle hip hop et sucré et cheesy des strip club… cela m’a influencé choregraphiquement également : je trainais en teuf adolescente, et  j’ai vécu de la pole dance et du clubbing  pendant des années, so… les danses de la nuit  sont celles qui m ’influences ( pole dance et autre mooves de strip club, voguing, wacking, hard style, jumpstyle ect.. ) mélangées a des choses plus contemporaine et néoclassique car j’en aime la grâce et la structure .

J’ai donc un rapport ambivalent a la nuit, un peu excessif et passionnel puis évitant ; je sors trop pendant des semaine, ça me fait trop de sensations et je ne sors plus pendant des mois  !

8. Quels sont tes projets à venir pour 2019?

Je prépare l’album qui prévu pour la rentrée prochaine. Le prochain single qui sort s’appelle « cousin » un des morceaux de ma pièce « Alma ».

A terme, j’aimerai que les concerts deviennent de vraies pièces totales, où cela soit immersif pour le public. Des fictions comme des vases communicants. Préparer un show qui soit visuel, penser la musique de manière dramaturgique.

Retrouver Regina Demina le 6 avril prochain dans le cadre du festival les Femmes S’en Mèlent au Trabendo.