Barbie, Beverly Hills et Beau Dunn

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INCREDIBLE ART

Barbie, Beverly Hills et Beau Dunn

Trois questions à Beau Dunn, l’artiste basée à L.A. qui explore les difficultés d’être une fille en 2017.

Avant de se lancer dans le monde de l’art, Beau Dunn a fait carrière dans le mannequinat. Une vie antérieure qui fait sens : dans ses productions artistiques, l’artiste basée à Los Angeles explore les thèmes de la perception du corps en rapport avec les attentes démesurées de notre société.  Travaillant sur les rapports houleux entre l’innocence de la jeunesse, le matérialisme et le consumérisme, Beau a inauguré sa première exposition à Los Angeles, Plastic, à la De Re Gallery en novembre dernier. On aime sa façon de traiter d’importantes interrogations sociales et personnelles en mode ultra-girly (du rose partout!), ainsi que l’humour à double-sens de certaines de ses créations – comme sa série « Size Does Matter, » des emballages de préservatifs colorés (et subtilement détournés). On discute avec l’artiste d’image de soi, de son enfance à Beverly Hills et de comment sa carrière dans la mode a influencé sa création artistique.

Pourquoi t’être penchée sur la figure de Barbie, à qui tu dédies toute une série de créations? 

Barbie est une telle figure controversée à travers le monde, c’est ce qui m’a poussé à imaginer des créations à son image. Depuis plus de 50 ans, cette poupée est accusée de promouvoir une image malsaine du corps féminin auprès des très jeunes filles, depuis son lancement en 1959. Les différentes sources de pressions que notre société exerce sur les femmes, et comment celles-ci réagissent à leur tour, sont vraiment des sujets qui m’intéressent et m’intriguent !

"Barbie #1" © Beau Dunn

« Barbie #1 » © Beau Dunn

Los Angeles est vue comme une ville où l’apparence prime. Quelle influence a t-elle eu sur ton travail?

Je suis née et ai grandi à Beverly Hills, ce qui a vraiment eu un gros impact sur mon travail. La recherche éternelle de la perfection, pour les femmes comme pour les hommes, est un sujet que je soulève souvent. Dans mon expo PLASTIC à la De Re Gallery, PLASTIC, je traite des pressions exercées par la société, et comment les nouvelles générations sont contrôlées par le matérialisme. 

"Need $$$ For Boob Job", © Beau Dunn

« Need $$$ For Boob Job », © Beau Dunn

Le fait d’avoir été mannequin et d’avoir vécu de l’intérieur cette industrie si particulière a t-elle eu un impact sur ta perception de ton image et de ton identité? 

Beaucoup de gens ont une opinion un peu tranchée sur le métier de mannequin, mais je n’ai que des choses positives à dire de ma propre expérience. J’ai bien vu que les filles étaient poussées à avoir une silhouette squelettique, un « thigh gap » et à changer leur apparence en fonction des attentes de l’industrie. Ces pressions peuvent être retrouvées dans n’importe quelle industrie, surtout dans celle d’Hollywood. J’ai compris, très tôt dans ma vie, que nous sommes les seules personnes à pouvoir se rendre heureux – et j’adore ce dicton : « Pour être heureux, il ne faut pas trop se soucier des autres. »

"Need Money for Birkin" neon, © Beau Dunn

« Need Money for Birkin » neon, © Beau Dunn